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classe II liceo

Un jour d'école pas comme les autres au MUSÉE de CLUNY

Sortie scolaire de la classe II liceo racontée par les élèves


Le mercredi 15 novembre 2023 fut un jour d'école pas comme les autres.

Départ à 9h00. Pass Navigo, calepin, stylo et portable à la main (consacré exclusivement à la prise de photos), direction le Musée de Cluny, Musée du Moyen- Âge de Paris. 

Avant de découvrir les collections d'un des musées les plus connus de la ville et de plonger dans la vie quotidienne du Moyen Âge, deux surprises nous attendaient dans les alentours du musée.



Dans le square Paul Painlevé, rebaptisé Samuel Paty en mémoire du professeur assassiné en octobre 2020, on trouve la Louve capitoline, symbole du jumelage entre la Ville Lumière et la ville éternelle. La Louve originale est conservée aux Musei Capitolini de Rome qui a offert cette copie à Paris.

Ensuite, rue des Écoles, en face de la Sorbonne, nous avons découvert la statue de Montaigne, l'auteur humaniste que nous venions de laisser sur les bancs du lycée. 

L'entrée au Musée de Cluny a révélé une façade extraordinaire, témoignage de l'architecture médiévale. Des détails complexes et des sculptures racontaient une histoire ancienne avant même de franchir le seuil. Les contrôles de sécurité étaient rigoureux, comme on peut s'y attendre dans une institution culturelle de cette importance. Une fois passés les portes, nous nous sommes plongés dans un monde fascinant de reliques, d'œuvres d'art et d'objets anciens de grande valeur, suscitant en nous émerveillement et émotion. La technique "OPUS MIXIT VITATUM" accompagnante de "CALCESTRUZZO", dans la construction ajoutait une dimension artistique et historique.

La guide nous a parlé de l'histoire du bâtiment du musée : au 1er et 2ème siècle après JC: c'était à l'époque des thermes gallo-romains puis on a construit à côté un hôtel particulier au 15ème siècle et finalement, au 19e siècle, ce bâtiment est devenu un musée.



A l'origine les bâtiments abritaient les abbés de l'ordre de Cluny. A la fin du VIème siècle le bâtiment fut agrandi par Jacques d'Amboise, abbé de Cluny, qui construisit la tour, considérée à l'époque comme un symbole de pouvoir.  Il y fait mettre des coquilles de Saint Jacques en l'honneur de son saint patron. Les éléments décoratifs en haut du mur sont aussi un symbole de pouvoir: le bâtiment ressemble presque à un château. L'hôtel accueillait alors non seulement des abbés mais aussi des hommes importants. En 1832, Alexandre de Sommerard, passionné par le Moyen-Âge, s'installe dans une partie de l'hôtel pour organiser sa vaste collection consacrée aux arts du Moyen-Âge. Après sa mort, en 1843, l'hôtel de Cluny est acquis par l'État et transformé en musée. 

De l'extérieur il nous semblait que c'était bel et bien une forteresse, mais la guide nous expliqua que c'était une simple forteresse décorative qui voulait donner l'impression majestueuse d'un château. Sur la façade, était parsemée une multitude de coquilles Saint Jacques, qui rappelait le propriétaire des lieux. En plus de témoignages de l'architecture gothique, il y avait une galerie typique de la renaissance italienne. Ce mélange des styles est toujours aussi splendide.



J'ai été surpris quand j'ai regardé le puits décoré avec la tête d'un lion et quand la guide nous a dit que l'eau sortait de sa bouche! J'ai aussi découvert que le mot Hôtel n'avait pas la même signification au Moyen-Âge qu' aujourd'hui, car il désignait à l'époque d'authentiques résidences ou zones habitées.    

La visite a été introduite par l'observation d'une maquette témoignant du mélange d'époques dans la construction du musée par l'union des thermes de Cluny avec l'hôtel du même nom. Une salle à la lumière feutrée nous a accueilli avec des couronnes espagnoles parsemées de pierres précieuses, datant du début du Moyen-Âge, représentant l'influence byzantine sur le reste de l'Europe et les premiers rois chrétiens d'Espagne. Ce trésor de Guarrazar est une découverte archéologique composée de vingt-six couronnes votives et croix en or qui avaient été initialement offertes à l'Église catholique romaine par les rois Wisigoths au 7ème siècle en Hispanie, en guise de geste de l'orthodoxie de leur foi et de leur soumission à la hiérarchie ecclésiastique.  Le plus précieux de tous est la couronne votive du roi Recceswinth avec ses saphirs bleus du Sri Lanka et ses pendentifs. Bien que le trésor soit aujourd'hui réparti entre différents sites et en partie disparu, il représente le meilleur ensemble d'ex-voto chrétiens du début du Moyen Âge qui ait survécu.

Ensuite, nous sommes arrivés dans une salle plus lumineuse où la guide nous a parlé de la chanson de Roland car dans cette pièce était conservée un olifant en forme de cor conservé dans les églises, attribuant à Roland une dimension fantastique.  Les olifans sont des instruments de musique à vent en ivoire (la corne de l'éléphant), qui ont une grande importance au Moyen-Âge notamment dans la chanson de Roland, où le héros utilise le sien pour appeler à l'aide pendant la bataille de Roncevaux. L'olifant est aussi un des objets caractéristiques de Roland, avec son épée Durandal et son cheval Bride d'or ou Veillantin. Ces instruments de musique fascinants étaient aussi la plupart du temps gravées de scènes bibliques, comme sur celui que nous avons vu au musée où était représenté l'ascension.


La suite de la visite a été assez rapide car nous étions pressés de découvrir l'imposante cour donnant sur La Sorbonne. Toutefois, nous nous sommes arrêtés pour vérifier quelques détails et notamment

un immense coffre en bois. Il devait faire à peu près trois mètres de long et deux mètres de large, un des meubles les plus intactes du Moyen-âge, a probablement été assemblé à l’intérieur de la maison de Poissy dans laquelle il a été retrouvé en 1920. Sa fonction était d’être entièrement rempli de blé (500 kg) par le village entier chaque année et puis donné à l'abbaye locale. Cela nous a démontré que les villages médiévaux vivaient plus en communauté  que n'importe quelle ville moderne où l'individualisme est plus fréquent.

Après cette enrichissante explication sur la coopération qu'il y avait entre les diverses familles du village pour pouvoir remplir de blé dans un aussi gros coffre, nous avons pu admirer les différentes décorations utilisées à l'époque pour embellir les façades. Au Moyen Âge, l'utilisation de "têtes feuillues" était très répandue, et symbolisait la symbiose de l'homme avec la nature.   

Ensuite, nous avons vu les outils utilisés pour cuisiner et servir la nourriture. Les cuillères pour cuisiner chez les pauvres étaient simples et pratiques, mais les cuillères de service des classes privilégiées étaient extrêmement décorées. Même les produits étaient utilisés différemment selon les classes sociales. Les pauvres mangeaient des aliments qui poussaient sous terre parce qu’ils étaient considérés comme moins bons car ils étaient loin du ciel (et donc de Dieu). Les riches mangeaient ce qui poussait sur les buissons ou les arbres, bref tout ce qui poussait au-dessus du sol.



Mises à part les cuillères, nous avons également vu une cruche en terre cuite qui servait à contenir de l'eau. Les habitants du Moyen Âge préféraient cette matière car mélangée à de l'eau, elle lui donnait une saveur particulière qui leur plaisait.

Dans la salle suivante, nous avons découvert une tapisserie qui montrait comment on faisait le vin au Moyen-âge: il y avait de gros bassins pleins de raisin. Pour faire le vin, on le pressait avec les pieds et on faisait sortir le jus pour produire le vin. Il y avait deux types de vins différents: le vin léger, destiné aux plus riches, et le vin fort, qui était destiné aux paysans. 

En plus, le vin de l'époque était très différent de celui qu'on connaît aujourd'hui. En fait, on y mettait des épices qui aromatisaient la boisson. L'alcool  était très souvent utilisé et il était habituel de faire boire de l'alcool aux enfants. Comme l'eau n'était pas aussi propre qu'aujourd'hui et qu'on pensait que le vin était plus pur on le buvait en priorité pour éviter les maladies transmises par l'eau.

En dernier lieu, mais pas en termes d'importance, nous avons visité la salle de la tapisserie de la Dame à la licorne. C'est une composition de six tapisseries qui datent du Moyen Âge et  qui représentent le cinq sens. Par ailleurs, le nom de "Dame à la licorne" n'a été inventé qu'au XIXe siècle quand les tapisseries ont été retrouvées dans le château de Boussac.



Sur toutes les tapisseries on peut apercevoir une dame sur un  fond rouge, des plantes avec une pelouse fleurie. Le lieu, pour l'époque du Moyen Âge, est le lieu du bonheur et des relations amoureuses. En revanche, c'est une nouveauté que ce soit une dame et non pas un homme qui soit représenté.

Dans la composition, la tapisserie sur la vue se reconnaît grâce au miroir tenu par la Dame dans lequel la licorne s' admire. Dans la tapisserie sur l'ouïe on voit la dame qui joue de l'orgue. Pour celle du goût on voit un singe qui goûte un fruit. Enfin l'odorat est représenté avec la dame qui sent des fleurs et le toucher est montré par la main posée sur la licorne. La surprise est qu'il y une tapisserie pour un sixième sens avec une didascalie qui dit "Mon seul désir". Cette dernière tapisserie montre un coffre à bijoux, qui représente le détachement des biens matériels. Ce sixième sens est interprété comme un cadeau de Dieu, le désir d'agir pour un bien supérieur. Cette décision semble quand même très difficile car la dame pleure des larmes dorés symbolisant cette douleur du détachement des richesses.



Les jeux du Moyen Âge comptent parmi les plus grandes surprises du musée. Dans l'une des dernières salles visitées du musée de Cluny nous avons pu observer des cartes et des jeux de société du Moyen Âge, comme les échecs et les dames. Exposés dans une boîte en verre scellée, se trouvait l'une des premières cartes à jouer, curieusement semblable à celles de notre époque. Les pièces d'échecs étaient très grandes et peu détaillées et l'échiquier était plus petit que celui d'aujourd'hui. Il est surprenant de penser que de tels objets, si lointains dans le temps, sont bien plus proches de nous qu'on ne pourrait l'imaginer.

Une autre chose importante que nous avons vue lors de cette visite était l'histoire d'Aristote décrite sur la façade d'un petit coffret avec des sculptures en bas-reliefs. Le dessin représente Aristote qui enseigne à Alexandre le Grand qui, à l'époque, était très distrait dans ses études à cause d'une fille qu'il fréquentait. Lorsque Aristote a fait reproche au futur empereur, il lui a demandé de conclure avec la jeune fille et de se concentrer sur ses études. Alors Alexandre, suivant les conseils du grand maître,  n'est plus sorti avec la fille. La jeune fille en colère a donc décidé de se venger d'Aristote. Complimentant Aristote, elle lui a demandé de la transporter jusqu'à la maison afin qu'elle ne puisse pas se salir les pieds. Aristote flatté a accepté et a transporté la jeune fille sur son dos jusqu'au palais.

Finalement, nous avons récupéré les manteaux, et à la sortie nous avons traversé la boutique du musée où il y avait des livres sur le Moyen âge, dont Tristan et Iseut que nous avions lu en classe. Il y avait aussi des épées, des bracelets, des peluches et beaucoup d’autres choses sur le Moyen Age. 

Au retour du musée vers le lycée, nous avons pris le RER C, mais au lieu de descendre à la station Pont de l'Alma, nous nous sommes arrêtés à Invalides, en sortant par la sortie qui donne sur les quais de Seine, au pied du magnifique pont Alexandre III. Cette dernière balade "improvisée" fut très agréable et nous a permis d'admirer l'architecture des ponts vus d'en dessous et de regarder la Seine avec ses bateaux mouches qui avancent paisiblement chargés de touristes ainsi que les Zodiac de la police qui patrouillent en planant sur l'eau poussés par leurs deux magnifiques hors-bord Yamaha V 6 de 250 chevaux. Au cours de cette plaisante promenade sur les quais de Seine, nous avons pu assister à un marathon auquel Jacopo, Tommaso, Gianluca et Cristian ont participé, encouragés par la plupart de la classe. Malgré la confusion et le chaos nous sommes revenus sains et saufs à la 5e heure pour reprendre les cours avec engouement.

Pour conclure, nous n’étions cependant pas entièrement satisfaits de la visite, car le musée a beaucoup d’autres œuvres qui méritent d’être vues. Comme le musée est grand, il aurait été préférable de faire une visite plus longue et peut-être de nous laisser du temps pour profiter des œuvres d’art dans la solitude.

Voilà comment s'est débobinée cette journée d'école pas comme les autres.

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